On y était, l’ancienne présidente de la cour d’assises de Versailles, Isabelle Rome, était invitée à la Librairie des Femmes à Paris à présenter son dernier ouvrage, “Jouer ou tuer : la fabrique d’un féminicide”. En 2018, une histoire encore trop fréquente, la mécanique d’un féminicide. 

Isabelle Rome nous livrait ainsi son expérience, sa sagesse, elle qui a été en autres:

• en 1987, juge de l’application des peines à Lyon, puis juge d’instruction
• en 1998, cheffe du bureau de la prévention de la délinquance
• en 2012, présidente des cours d’assises de Nanterre, Versailles, Pontoise et Chartres
• en 2018, haute-fonctionnaire à l’égalité femmes-hommes au ministère de la Justice,
• en 2022, ministre déléguée chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes, de la Diversité et de l’Égalité des chances
• depuis 2024 ambassadrice pour les droits de l’homme pour la France

La juge nous a livré un témoignage fort en émotion tout en restant la plus rationnelle possible sur le cas du féminicide sur Eliane en 2018:

• Ses photos sont en moi et restent en moi.
• L’objectif de la loi, c’est l’humanité. Un des buts de la loi est de limiter la violence.
• Dans un procès de féminicide, on a envie de la faire revivre. Je cherche la jolie photo pour la montrer aux jurés.
• Reste une grande marge concernant l’accompagnement des enfants des féminicides.
• Le contrôle coercitif, cette violence invisible qui mène au meutre, cette jalousie, …
• Les experts constataient une jalousie excessive du mari qui a isolé petit à petit la victime de la famille et des amis. Il imposait des pratiques sexuelles 
• On juge avec sa raison et pas ses émotions. Au vu des éléments à charge ou à décharge.

• Il faut condamner à une peine juste qui tienne compte de la victime, de la société, et de la capacité du condamné à se réinsérer à terme.
• Dans mon passage au gouvernement, j’ai proposé un grand plan égalité hommes avec 160 mesures, ordonnances

Et quelle invitée surprise à la fin de la rencontre, la PRIX NOBEL de la paix 2022 Oleksandra Matviïtchouk, un témoignage sur les femmes ukrainiennes, sur les violences, les viols de guerre. Dans son discours à Oslo à la remise du prix, elle indique « La guerre en Ukraine n’est pas une guerre entre deux États, mais entre deux systèmes : l’autoritarisme et la démocratie. »